2019
Cairn
Éric Le Toullec, « L’insomnie et son double littéraire, figure de l’inquiétante étrangeté », Savoirs et clinique, ID : 10670/1.j00pvy
En psychanalyse, la dimension symptomatique de l’insomnie ne peut aller de soi, il s’agit d’en élucider le sens caché et d’interroger sa dimension inconsciente. Car l’insomnie met en échec toute forme d’interprétation immédiate. Alors, de quoi vient-elle nous parler ? L’hypothèse d’une écriture de l’insomnie dans les formations de l’inconscient nous permet d’en aborder la problématique dans les champs conjoints de la clinique et de la littérature. À partir d’une nouvelle d’Alice Munro, extraite de son dernier recueil intitulé Rien que la vie ( Dear Life, 2012 en anglais), nous avons étudié la relation entre l’insomnie d’une adolescente et la question de la castration dans son rapport au père. « Nuit » – c’est le titre de la nouvelle – fait également référence au texte du conte d’E.T.A. Hoffmann, « L’homme au sable » ( Contes nocturnes, 1817), commenté par Freud dans « L’inquiétante étrangeté » (1919), et nous avons donc interrogé le lien de l’insomnie avec la notion freudienne de l’inquiétante étrangeté.