16 juin 2012
info:eu-repo/semantics/openAccess
Jullien Nicolas et al., « FLOSS in an industrial economics perspective », ERIEP - European Review of Industrial Economics and Policy, ID : 10670/1.j0r6hj
Ces dernières années, la diffusion du logiciel libre, ou open source, représente une des évolutions les plus importantes de l’industrie des technologies de l’information. Dans un contexte d’une économie basée sur la connaissance, ce modèle apparaît comme exemplaire pour de nombreuses industries, où la quantité de connaissance qu’il faut maîtriser est trop grande pour être maîtrisée par un seul agent, même puissant. Considérer la connaissance comme une ressource partagée implique de repenser le concept de chaîne de valeur, car la richesse est générée par les usages de cette base de connaissance (services, produits complémentaires) et non plus de la connaissance par elle-même. Si l’on se place dans une perspective d’économie industrielle « classique », cette restructuration de la valeur doit être étudiée au niveau de l’écosystème global (qui produit quoi entre les entreprises et les universités, entre les utilisateurs et les producteurs, etc.), mais aussi au niveau industriel (une fois que le rôle de l’industrie est compris, comment celle-ci s’organise). De nombreuses explications ont été proposées, mais, la plupart du temps, les chercheurs étudient soit l’implication des entreprises dans les communautés, soit l’intégration du logiciel libre dans leurs stratégies commerciales, rarement les deux. Dans cet article, nous défendons l’idée d’une approche plus structurée et globale, partant des conditions initiales du marché de l’informatique et des compétences des acheteurs en terme de développement logiciel (les compétences de l’utilisateur « représentatif »). Ce cadre conceptuel permet d’éclairer les différents comportements des entreprises que l’on constate dans l’écosystème libre, et spécifiquement la variation de leur implication.