2012
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Serge Botet, « « Die Sprache spricht » : la langue du second Heidegger », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.110.1.2149604
La distance prise par Heidegger vis-à-vis du concept et du langage philosophique conventionnel est notoire. Après Sein und Zeit, la pensée du philosophe se focalise avec une intensité croissante sur la question de la langue. «Porter l’être à la parole», tel est l’horizon philosophique que Heidegger scrute à travers le poème, mais aussi en l’inscrivant dans une matière langagière «revisitée» : néologismes, jeux graphiques divers tels la célèbre biffure de l’être. Nous formons l’hypothèse que le Heidegger postérieur à Sein und Zeit aurait pu donner à son travail d’expérimentation langagière une dimension textuelle encore insoupçonnée, produisant un texte (est-ce encore un texte ?) apte à séjourner au plus près de ce qu’il quêtait avant tout : l’ouverture de l’étant à son être. En utilisant les ressources de la linguistique et de la pragmatique moderne, nous analysons dans cette étude l’essai du philosophe qui nous paraît le plus emblématique de ce projet : Die Sprache (La parole).