2013
Yves-François Le Lay et al., « L'angoisse du corps englouti. Les archétypes influencent-ils l'action des gestionnaires en milieux aquatiques ? », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.j30j3m
La précellence de l'eau la rend propice à l'étude des archétypes. L'observateur la perçoit et la valorise grâce à des cognitions plus ou moins élémentaires, spontanées et irrationnelles, plus ou moins élaborées et raisonnées. Au-delà des nuances attitudinales inhérentes aux contextes socioculturels et à des spécificités environnementales, l'inventaire des représentations permet de dégager un fonds commun que partagent les gestionnaires des écosystèmes d'eau douce et qui oriente leur prise de décision : l'eau doit couler, pure et libre de toute entrave. D'où l'hypothèse selon laquelle les archétypes fonctionnent comme une compensation d'un risque, considéré comme attitude contre-sécuritaire et anticipation anxiogène d'une crise. Le dépouillement de sources variées doit permettre de repérer qu'elle est la place de l'eau dans trois composantes de la connaissance. Le penser/savoir pratique est considéré à travers le filtre des pratiques préconisées dans les guides de gestion des cours d'eau et dans les dispositifs législatifs. De plus, les croyances et les rituels magico-religieux permettent de montrer comment le penser/savoir sacré mythologico-théologique fait de l'eau et de la végétation riveraine des symboles. Enfin, le penser/savoir profane et artistique sera abordé par l'exploration du réservoir d'analogies, d'images et de métaphores dans la production écrite. Un imaginaire collectif sous-tend des recommandations semblables dans le temps et dans l'espace.