2014
Cairn
Alain Bancaud, « Le temps où la « démocratisation » de la justice impliquait l'échevinage : la Libération », Histoire de la justice, ID : 10670/1.j3bmtl
À la Libération, la période de l’épuration marque une forte aspiration à la justice populaire. Mais, à l’initiative des communistes, existe aussi une forte volonté de la participation du peuple à la justice par l’extension du système du jury et l’échevinage, sur le modèle de la justice du travail. Ce projet se solde en grande partie par un échec. Les réformes étendant le système des jurés (les cours de justice et les chambres civiques, pour l’épuration ; les chambres économiques correctionnelles) ne survivent pas aux circonstances exceptionnelles qui les font naître. Cet échec s’explique par le départ des communistes du gouvernement, mais aussi par la désaffection des jurés et l’hostilité d’une large partie de la communauté des juristes. Les réformes pérennes introduisant l’échevinage (tribunaux des baux ruraux, tribunaux de la sécurité sociale, tribunaux pour enfants) ne préfigurent pas un nouveau mode d’exercice de la justice, comme l’espéraient ses promoteurs.