2003
Cairn
Anna Saignes, « À l'ombre des demoiselles de Wilko : (Jaroslaw Iwaszkiewicz a-t-il bien lu Proust ?) », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.j3gbav
Panny z Wilka [Les Demoiselles de Wilko], récit d’une centaine de pages écrit par J. Iwaszkiewicz en 1932, met en scène un homme à l’approche de la quarantaine, qui se rend dans un village où, quinze ans plus tôt, il avait passé des vacances et fréquenté les « demoiselles de Wilko », six sœurs habitant le manoir local. La lecture des Demoiselles de Wilko provoque de fortes réminiscences proustiennes, que ce travail entreprend de saisir. On a pu montrer ainsi que la genèse des Demoiselles est liée à la lecture de la Recherche par Iwaszkiewicz, ce qui apparaît à différents niveaux textuels : celui du thème principal du récit polonais qui raconte bien une « recherche du temps perdu », comme celui d’autres motifs plus ponctuels. Mais les Demoiselles n’est ni une Recherche polonaise, ni une polémique avec Proust. Iwaszkiewicz semble plutôt renvoyer dos à dos Proust et la Pologne dans un récit à l’ironie subtile qui peut être lu comme la mise en fiction d’une lecture polonaise de Proust, et audelà, une méditation sur la Pologne et l’Occident, la tradition et la modernité.