L'émergence d'une élite politique noire dans la France du premier 20e siècle ?

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2008

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Dominique Chathuant, « L'émergence d'une élite politique noire dans la France du premier 20e siècle ? », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, ID : 10670/1.j3njxv


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Alors que le fait colonial s’est largement appuyé sur le principe de l’infériorité du colonisé, on peut observer dans la France de la première partie du 20e siècle l’émergence d’élites politiques noires, en vertu d’un processus d’intégration entamé dès 1794. Conscientes de la fragilité de leur situation dans un monde menaçant, ces élites sont d’abord porteuses d’un discours assimilationniste pour qui la conscription constitue la première étape vers une consolidation de la citoyenneté. Solidaires dans ces revendications, elles exaltent les valeurs universalistes et égalitaires d’une France idéalisée dont le modèle s’oppose à une réalité raciste qui ne peut être inspirée que de l’étranger. Hostiles au garveyisme et à tout repli racial, ces élites sont généralement mais pas systématiquement associées à une image de sauvagerie domestiquée. Leur antiracisme est soutenu par le pouvoir lorsque le contexte diplomatique le permet et quand cela sert l’impératif de cohésion nationale et impériale. Au seuil des années 1930, leur arrivée à des postes ministériels coïncide avec le déclin des zoos humains.

Although colonization was widely based on the principle of inferiority of the colonized, the beginning of the 20th century saw the emergence of Black political elites at the beginning of the 20th century after an integration process that started in 1794. Those elites, conscious of the weak foundations of their situation in a dangerous world, were the bearers of an assimilationist discourse in which conscription appeared as the first step on the way to a stronger citizenship. Showing solidarity in their grievances, they stirred the universalistic and egalitarian values of an idealized France, whose model was opposed to racist realities that only foreigners could inspire. Those elites, who remained hostile to Garveyism and any kind of racial withdrawal, were generally associated with domesticated savagery. Their antiracism was backed by political power when the diplomatic situation permitted it and when it could promote national and imperial cohesiveness. From the early 1930s, their appointments in several cabinets closely followed the decline of human zoos.

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