22 septembre 2016
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Philippe Hilaire, « Le libre parcours : présences du pittoresque dans les paysages aujourd'hui », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.j4l9fx
Issu du monde de la pratique paysagère, je ne pouvais pas ignorer le mouvement dialectique qui s’établit entre l’expérience physique de l’espace et sa représentation. La recherche s’organise à propos d’espaces concrets et de propositions théoriques parfois extérieures au champ de la pratique paysagère. C’est à travers cette double composante que le paysage et sa représentation in situ : le jardin, ou ses représentations in visu seront explorés. L’approche qui, sans être culturaliste au sens que ce mot a pris dans le débat des idées contemporaines, n’en n’est pas moins articulée à une forte présence de la culture dans la compréhension des phénomènes liés au paysage. Cette position permet à la fois la critique d’un formalisme appuyé sur un « picturalisme » puissant, et d’un nouveau naturalisme à peine né et déjà académique qui en tente la critique sans y parvenir néanmoins puisqu’il tombe dans le même travers d’une forme toujours déclinée à partir d’un dogme – dans un cas géométrique et dans l’autre écologique – sans le plus souvent envisager la relation de l’application de ce dogme au lieu et aux corps qui l’habitent. L’entrée initiale par la catégorie du pittoresque n’est pas pour autant abandonnée. En effet, à notre insu le plus souvent, les caractères du pittoresque impriment en nous les fondements de notre jugement esthétique sur les représentations picturales ou jardinées de la nature. Des formes contemporaines du pittoresque sont alors décrites comme des opérateurs de nos pratiques vis-à-vis de l’espace. Aujourd’hui, c’est de nouveau ce lien entre expérience et représentation que je tente de mettre au jour pour faire apparaître ce que j’ai appelé le « libre parcours ».