2009
Stéphane Douailler, « Wie eine Sache sein.: Universale Menschheit und Überzivilisation », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.j4qvpd
Comment penser sur un plan de civilisation la commune humanité des hommes ? La penser au regard des fins de l'humanité que les hommes s'adressent les uns aux autres paraît mener devant la difficulté que chacun se donne la mission d'être l'organisation générale de l'humanité historiquement éveillée et en réalité expérimente d'être conduit devant un trait non-universalisable en lui par lequel il est empêché de pouvoir s'identifier au tout. Un texte de J. Patocka, " La surcivilisation et son conflit interne ", rappelle que c'est le trait de l'esclavage qui mina la rationalité romaine comme ce serait celui d'une tension entre instrumentalité abstraite et arraisonnement absolu des vies, entre universel mutilé et universel mutilant, qui contraindrait le projet rationnel moderne à se tenir en retrait de son universalisation dans des figures d'ouverture et de modération. Il demeure que ni l'une ni l'autre ne donnent d'emblée à l'humain son visage. La relecture que W. Benjamin effectua de Kafka donne la mesure des épreuves déformatrices à traverser. Le visage commun demeure plutôt en attente même s'il y a peut-être bien un lieu pour lui : l'univers créé d'une prose aux universels indécidés.