2013
Cairn
Tidiane Diallo et al., « Épidémiologie et facteurs de risque des intoxications volontaires au Mali », Santé Publique, ID : 10670/1.j5rjwq
Introduction : l’intoxication volontaire est un problème médical et social majeur des pays en voie de développement. Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques épidémiologiques et cliniques des intoxications aigües volontaires au Mali, ainsi que les facteurs de risque liés à l’évolution de ces intoxications, en vue de diminuer la morbidité et la mortalité liées à cette problématique. Méthodes : une étude rétrospective des cas d’intoxications volontaires, enregistrés entre 2000 et 2010, dans les dossiers médicaux et les registres de consultation des 15 hôpitaux au Mali, a été réalisée. Résultats : pendant la période d’étude, 884 cas d’intoxication (233 hommes et 651 femmes) ont été identifiés, soit 28 % de l’ensemble des intoxications déclarées durant la même période. L’âge moyen de victimes était de 23 ± 8,9 ans. Selon nos résultats, les tentatives de suicide et l’avortement par l’ingestion volontaire de produits toxiques sont les circonstances les plus communes (respectivement 62,8 % et 29 % de cas). Les médicaments sont les principaux produits employés par les victimes (74,5 %), particulièrement la chloroquine (65 %), suivis par des produits industriels (9,1 %). Les produits industriels utilisés sont l’acide hydrochlorique (26,7 %), l’hypochlorite sodium (l’eau de javel) (22,2 %) et l’acide sulfurique (15,6 %). Les symptômes d’empoisonnement variaient selon les substances impliquées, la quantité ingérée et le retard de traitement. Parmi les 877 cas dont l’évolution était connue, 86 d’entre eux sont décédés. Conclusion : le nombre réel d’intoxication volontaire est probablement sous-estimé, à cause des cas non diagnostiqués et non signalés.