2007
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Geneviève Humbert, « La jeunesse allemande et le mythe du renouveau de l’Allemagne au début du XXe siècle », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10670/1.j62gxt
Le XXe siècle a été salué comme étant celui de la jeunesse et des mouvements de jeunesse, tout particulièrement en Allemagne. Cette grande dynamique que les historiens ont appelée dès 1912 Jugendbewegung concerne au tournant du siècle essentiellement la jeunesse masculine, scolarisée, issue des milieux bourgeois et des grands centres urbains, puis s’étend rapidement à l’ensemble de la jeune génération. Elle trouve son expression dans un foisonnement de mouvements aux idéaux les plus divers et aux dénominations les plus variées : Wandervogel, Windhorst-Bund, Zentralstelle für die arbeitende Jugend, Hammer bund, Blau-Weiß, etc. La jeunesse rêve d’un royaume à soi, Jugendreich, authentique, communautaire et indépendant du monde des adultes qu’elle refuse. Mais bien vite les adultes, pédagogues et politiques réunis, s’emparent de ce rêve et le transforment en une utopie utile, en un mythe du renouveau national. L’expérience de la guerre et surtout de la défaite durcira les conflits au sein d’une société animée dorénavant par l’esprit de revanche et persuadée que seule la jeunesse peut garantir la pérennité de la race allemande. Peu à peu, l’Allemagne politisera et uniformisera sa jeunesse dans un but ultime, celui du combat final.