24 octobre 2012
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Annick Peters-Custot, « … Et saint Basile de Césarée en Occident (IXe -XIe siècles) », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.j66o8y
Cette contribution envisage un des aspects de la construction, par l’Occident médiéval, de la figure de Basile de Césarée comme législateur monastique et auteur d’une « règle » conçue comme l’équivalent, pour le monachisme oriental, de ce que fut la règle de saint Benoît pour le monachisme occidental post-carolingien. Cette étude, après avoir dressé rapidement le décor de cette histoire, c’est-à-dire la traduction latine du Petit Askétikon de Basile par Rufin et la circulation manuscrite de ce texte dans les premiers siècles du Moyen Âge, envisage la création et la diffusion, en particulier dans l’Italie méridionale des IXe et Xe siècles, de l’expression de regula S. Basilii qui signale l’impact de la réforme monastique carolingienne sur la conception occidentale de la norme cénobitique. C’est au sein d’un triangle Rome-Naples-le Mont-Cassin que se constitue la fortune de cette expression : Naples, notamment, joue un rôle particulier lié à ses prétentions à un particularisme culturel orgueilleusement revendiqué, celui de l’héritage romain de langue grecque, qui trouve dans la regula S. Basilii une expression monastique, non sans lien avec une circulation manuscrite conjoncturelle. On est bien ici dans le cadre de la construction d’un fait de nomenclature et d’une vision de l’Orient monastique que contredit pourtant la présence, proche, du monachisme byzantin dans sa version italo-grecque, pour lequel Basile n’est pas l’équivalent oriental de Benoît.