Détruire les animaux inutiles à la production : Une activité centrale du point de vue de la souffrance éthique des salariés en production porcine industrielle

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2011

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Sébastien Mouret, « Détruire les animaux inutiles à la production : Une activité centrale du point de vue de la souffrance éthique des salariés en production porcine industrielle », Travailler, ID : 10670/1.j73lsz


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À l’appui d’enquêtes de psychodynamique du travail réalisées en 2006 auprès de salariés en production porcine industrielle au Québec, cet article montre comment la destruction économique d’animaux est vécue comme un « sale boulot » qui va à l’encontre du sens moral que ceux-ci donnent à leur relation de travail aux animaux. Élever, c’est contribuer à la vie des animaux en essayant de les sauver de la maladie et de la mort. C’est aussi avoir le courage d’assumer la responsabilité morale de la mise à mort des bêtes atteintes d’un mal incurable, afin de leur éviter des souffrances inutiles. Pour endurer ce travail de mort, les salariés déploient des stratégies collectives de défense. Cependant, l’adoption de conduites fondées sur un courage viril stigmatise les difficultés de ceux et celles qui ne parviennent pas à détruire des animaux, tandis que ces conduites sont elles-mêmes fragilisées par un turn over important.

Relying on enquiries in occupational psychodynamics realised in 2006 with employees in swine industrial production in Québec, this paper shows how the economical destruction of animals is experienced by them as a “dirty work” which goes against the moral sense they confer to their working relation toward animals. To rear is to contribute to animal lives in trying to save them from diseases and death. It is also to have the courage to take the moral responsibility for killing animals suffering from an incurable disease, in order to avoid useless sufferings. To endure this death job, employees deploy collective defence strategies. However, the adoption of behaviours based on manly courage stigmatises the difficulties of those who cannot manage to destroy animals, while these behaviours are themselves weakened by an important turn-over.

ResumenCon el apoyo de las investigaciones de psicodinámica del trabajo realizados en 2006 con los asalariados en producción porcina en Québec (Canadá francófono) el artículo muestra como la destrucción económica de los animales es vivida como un “trabajo sucio” que va en contravía del sentido moral que los trabajadores le dan a su relación de trabajo con las bestias. Incluye también el valor de asumir la responsabilidad moral de matar a los animales que tienen enfermedades incurables con el fin de ahorrarles inútiles sufrimientos. Para soportar este trabajo de muerte, os asalariados despliegan estrategias colectivas de defensa. Sin embargo, la puesta en marcha de conductas fundadas sobre un valor viril, estigmatiza las dificultades de aquellas personas que no logran destruir animales, mientras que estas conductas son por sí mismas fragilizadas por una rotación laboral importante.

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