Pensée juridico-prophétique et théâtralité de l’Etat dans la Sophonisbe (1680) de Daniel Casper von Lohenstein

Fiche du document

Date

2015

Discipline
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Florent Gabaude, « Pensée juridico-prophétique et théâtralité de l’Etat dans la Sophonisbe (1680) de Daniel Casper von Lohenstein », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.j799mt


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Dans un pamphlet récent, le philosophe Alain Brossat se revendique de la théorie des deux corps du roi d’Ernst Kantorowicz pour rappeler au Président de la République la majestas de l’Etat et la dignité de sa fonction. Selon Pierre Legendre, l'institution de l’Etat et de sa puissance symbolique requiert un mythe fondateur, un discours « dogmatique » et « une ritualisation dont l’efficacité psychosociale repose sur la fascination de l’emblème ». Il affirme également : « La fonction anthropologique de l’Etat est de fonder la raison, donc de transmettre le principe de non-contradiction, donc de civiliser le fantasme ». Depuis Marc Bloch et Carl Schmitt, l’essence sacrée de l’Etat et les représentations politiques de la première modernité qui l’expriment font l’objet du plus vif intérêt. C’est à la lumière de ces réflexions contemporaines que l’exposé se propose de relire la Sophonisbe de Daniel Casper von Lohenstein (1680), longtemps vilipendée pour sa « froide pornographie » et dans laquelle la critique actuelle a tendance à ne voir qu’un acte d’allégeance envers l’empereur et un panégyrique de la Maison d’Autriche. Certes, le trauerspiel participe à la « louange absolue » du monarque dans une mise en scène ritualisée du pouvoir en croisant l’histoire romaine et l’actualité du Saint Empire, les pompes du triomphe de Scipion l’Africain et celles de l’union dynastique de Leopold avec Marguerite-Thérèse, en vertu de la célèbre formule : Bella gerant alii ; tu, felix Austria. Mais Lohenstein se livre en sous-main à une défense et illustration de la caste des « clercs » à laquelle il appartient, de ces juristes et conseillers seuls garants de la continuité de l’Etat, de sa liturgie et de la Loi, contre les vicissitudes des passions et les contingences humaines. L’auteur est partisan d’un Etat de raison et d’une monarchie universelle, arrachés aux fantasmes particularistes et individuels, fondés sur une généalogie, celle de la translatio imperii, et sur une symbolique qui emprunte beaucoup à l’emblématique et aux sciences occultes.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en