L’arborescence comme schéma heuristique : méthodologie d’un art de la mémoire dans la magie et la philosophie du Moyen Âge et du début de la Renaissance

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24 novembre 2016

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Naïs Virenque, « L’arborescence comme schéma heuristique : méthodologie d’un art de la mémoire dans la magie et la philosophie du Moyen Âge et du début de la Renaissance », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10670/1.j82gtl


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Au Ier siècle avant J.-C., l’auteur de la Rhetorica ad Herennium distingue, comme le veut la tradition rhétorique classique, deux types de mémoire : la mémoire naturelle et la mémoire artificielle. Le second type de mémoire doit « prendre appui sur des emplacements et des images ». Par « emplacement », l’auteur désigne « des réalisations de la nature ou de l’homme, occupant un espace limité, faisant un tout, se distinguant des autres, telles que la mémoire naturelle peut aisément les saisir et les embrasser ». Au Moyen Âge et à la Renaissance, l’image de l’arbre et le schéma arborescent, « réalisations de l’homme » à partir de « réalisations de la nature », sont utilisés comme outils mnémotechniques : ils permettent d’organiser et de classifier une matière et deviennent des moyens propres à ordonner graduellement la connaissance. Or, au cœur de querelles entre philosophes et supposés mages, l’art de la mémoire jouit non seulement d’une fortune rhétorique et propédeutique, mais aussi de qualités heuristiques : promu par certains comme méthode universelle d’accès au divin et de compréhension du monde, dénigré par d’autres comme pratique occulte et ésotérique, il se donne à lire, dans la grande majorité des cas, comme l’expression d’un secret révélé, dont l’image de l’arbre et le schéma arborescent sont souvent des avatars.La communication se propose d’étudier l’arborescence comme schéma heuristique au sein de l’art de la mémoire au Moyen Âge et au début de la Renaissance. Il s’agira de voir en quoi elle cristallise les débats qui animent la définition de la pensée et de la méthode dans les domaines de la théologie, de la logique et de la métaphysique et, par là, en quoi elle constitue un point d’accroche entre magie et philosophie.D’abord, on réfléchira aux qualités cosmiques et heuristiques de l’arborescence mnémotechnique entre mystique, théologie, magie et philosophie. Ensuite, on s’attachera aux configurations arborescentes inspirées de l’arbre de Porphyre, lointainement issues des catégories d’Aristote, que l’on mettra en regard avec les arbres de Lulle, mage par excellence, « Philosophe barbu », et plus largement de l’alchimie médicale au Moyen Âge. Ceci nous permettra de nous demander si l’écart de méthode et d’objectifs entre magie et philosophie peut être, dans le cas des arborescences, compris à travers les procédés singuliers qui distinguent logique formelle et logique combinatoire. Enfin, on se demandera en quoi il peut être pertinent aujourd’hui de recourir, en histoire de l’art, à la mathématique combinatoire comme clef herméneutique de compréhension des images d’arbres et des schémas arborescents du Moyen Âge et du début de la Renaissance, afin de questionner les croisements et interactions visuelles entre magie et philosophie dans le domaine de la mnémotechnique.

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