Gaullism : an Intangible cultural heritage : the patrimonialization process of politics in the french discourse Le gaullisme : un patrimoine culturel immatériel : la patrimonialisation du politique dans le discours français En Fr

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23 septembre 2021

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Andrada Cretanu, « Le gaullisme : un patrimoine culturel immatériel : la patrimonialisation du politique dans le discours français », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.j934rk


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Résumé En Fr

Defined from a political science perspective as all political-constitutional doctrine, political movement and regime, Gaullism is historically understood in terms of an "apolitical nationalism" stemming from a "certain idea" of France, characterized by the priority affirmation of national greatness (Serge Berstein, 2001). As a fascinating research subject, due to its automatic association with the exceptional personality of Charles de Gaulle, the study of Gaullism has practically never stopped progressing. Nevertheless, historiography - in its vast majority - whether it deals with General de Gaulle, his personality, style, his politics or world view, produces a consensual discourse on Gaullism, constantly agreeing on the positive balance of his heritage: according to those responsible for teaching History nowadays, "to teach de Gaulle is to teach France" (Tristan Lecoq, 2018) and "Gaullism is now a site of memory that participates in the collective French cultural identity" (François Audigier, 2018) as "the last great national secular religion" (Sudir Hazareesingh, 2018). At the same time, the history of Charles de Gaulle as "the most illustrious of the French" and of Gaullism as "precious achievements for France" is explained by the metamorphosis of the Gaullist character in the French national imaginary. "Dead like a saint", the image of General de Gaulle acquires today a "transhistorical" dimension: "sacred, magnified", the Gaullist character would have been so confused with the collective memory of the French nation that he is depersonalized, passing from the status of great historical figure to that of a real political myth (Pierre Nora, 2010).In this context, our study aims to move beyond the classical historiographical discourse, which always leads to the confirmation of the positive contribution of Gaullism to the history of France - a narrative that has now become historical truth. While contributing to it, our thesis proposes an interdisciplinary approach, which goes beyond the purely political or historical reading, in order to rediscover Gaullism - through discourse analysis - from a cultural heritage angle: the way in which it was particularly elaborated, having succeeded in reconciling the various French specificities, sometimes contradictory (such as the myth of an embodied power and the attachment to the Republican values stemming from the Revolution), and having been, then, recognized, preserved, transmitted, instrumentalized and celebrated as "precious achievements" for France, imposes a new conceptualization of Gaullism as a French intangible cultural heritage (following the definition of the concept officially framed by the UNESCO Convention from 2003). Considering that social memory constitutes the legitimate knowledge that allows intangible objects to acquire their heritage status, our thesis is thus articulated around several sides of this active memory. These merge into social memory as vectors of the patrimonialization process of Gaullism as a set of values, strengthening national identity, reinforcing French exceptionalism and, ultimately, ensuring the historical continuity of the French nation.

Défini du point de vue de la Science politique à la fois comme doctrine politico-constitutionnelle, mouvement politique et régime, le gaullisme est historiquement compris en termes d’un « nationalisme apolitique » issu d’une « certaine idée » de la France, caractérisé par l’affirmation prioritaire de la grandeur nationale (Serge Berstein, 2001). Sujet passionnant car lié à la personnalité exceptionnelle de Charles de Gaulle, l’étude du gaullisme n’a pratiquement jamais cessé de progresser. Néanmoins, l’historiographie - dans sa grande majorité -, qu’elle traite du Général de Gaulle, de sa personnalité, de son style, de sa politique ou de sa vision du monde, produit un discours consensuel sur le gaullisme, s’accordant constamment sur le bilan positif de son héritage : pour ceux chargés aujourd’hui d’enseigner l’Histoire, « enseigner de Gaulle, c’est enseigner la France » (Tristan Lecoq, 2018) et « le gaullisme constitue désormais un lieu de mémoire qui participe de l’identité culturelle collective française » (François Audigier, 2018) comme « la dernière grande religion laïque nationale » (Sudir Hazareesingh, 2018). En même temps, l’histoire de Charles de Gaulle comme « le plus illustre des Français » et du gaullisme comme « acquis précieux pour la France » s’explique par la métamorphose du personnage gaullien dans l’imaginaire national français. « Mort comme un saint », l’image du Général de Gaulle acquiert aujourd’hui une dimension « transhistorique » : « sacralisé, icônifié », le personnage gaullien se serait à ce point confondu avec la mémoire collective des Français qu’il en est dépersonnalisé, passant du statut de grande figure historique à celui de mythe politique (Pierre Nora, 2010). Dans ce contexte, notre étude ambitionne de sortir du discours historiographique classique, qui débouche toujours sur la confirmation de l’apport positif du gaullisme à l’histoire de la France - un récit devenu dorénavant vérité historique. Tout en y contribuant, notre thèse propose une approche interdisciplinaire, qui dépasse la lecture purement politique ou historique, pour redécouvrir le gaullisme - par le biais du discours - sous un angle patrimonial : la façon dont il est, d’abord, élaboré, en ayant réussi à concilier les diverses spécificités françaises, parfois contradictoires (comme le mythe du pouvoir incarné et l’attachement aux valeurs républicaines issues de la Révolution) et en ayant été reconnu, préservé, transmis, instrumentalisé et célébré comme « acquis précieux » pour la France, impose une nouvelle conceptualisation du gaullisme comme patrimoine culturel immatériel français (tel que le concept est défini et encadré officiellement dans la Convention de l’UNESCO de 2003). Prenant acte que la mémoire sociale constitue le savoir légitime qui permet aux objets immatériels d’acquérir leur statut de patrimoine, notre thèse s’articule, ainsi, autour de plusieurs versants de cette mémoire agissante. Ceux-ci se fondent dans la mémoire sociale comme vecteurs de la mise en patrimoine du gaullisme en tant qu’ensemble de valeurs, renforçant l’identité nationale, confortant les particularismes français et assurant, en définitive, la continuité historique de la nation française.

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