Rétroaction philosophique Pierre Hadot, les anciens et les contemporains

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2013

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Jean-François Balaudé, « Rétroaction philosophique Pierre Hadot, les anciens et les contemporains », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.jaal31


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Résumé Fr

J'esquisserai une lecture de la position de Pierre Hadot dans le champ philosophique contemporain à partir d'une perspective, sans doute limitée, qui est celle d'un antiquisant proche de ses travaux. Pour ce faire, je proposerai une interprétation de ce que sa lecture d'ensemble de l'histoire de la philosophie fait entendre dans le concert philosophique contemporain. La lecture qui est celle de Pierre Hadot vise clairement à produire une vraie rupture, non pas seulement du point de vue de la définition de la philosophie, mais aussi et plus fondamentalement du point de vue du positionnement face à la chose philosophique. Reste à expliquer comment cette rupture dans la compréhension et la pratique de la philosophie se produit, et quels effets en résultent. ATOPIE ET INACTUALITÉ Je parlerais de la position de Pierre Hadot, mais cela m'amène aussitôt à l'évoquer sous forme de paradoxe. Mutatis mutandis, il y a quelque chose d'atopique chez Pierre Hadot. Ce qui est atopique pour les Grecs n'a pas· de lieu assignable, mais est aussi étrange, insolite. Dans ces deux sens, Pierre Hadot est atopique. Certes, comme tout penseur, il a subi un certain nombre d'influences, qu'il évoque notamment dans ses Entretiens, mais je ne crois pas pertinent de chercher à l'inscrire dans un lignage bien défini. Il n'est ni nietzschéen, ni bergsonien, ni phénoménologue, ni heideggérien, ni existentialiste ni wittgensteinien, même s'il doit à tous ces auteurs et à tous ces courants, même s'il s'est intéressé très tôt dans le cours de sa formation intellectuelle à des auteurs contemporains comme Heidegger, Husserl ou Wittgenstein. Lire son travail à la recherche d'un lignage de ce genre serait à cet égard profondément trompeur. C'est en ce sens que je le disais atopique : tout d'abord parce qu'on ne peut pas le reconduire à l'un des courants philosophiques contemporains, pas plus qu'on ne peut le réduire au statut de penseur chrétien qui aurait pris ses distances avec le christianisme, ensuite parce qu'il nous parle aujourd'hui de stoïcisme et d'épicurisme, comme si nos possibilités de vie en dépendaient. Cela apparaît bien « étrange ». Si l'on tenait en réalité à réinscrire Pierre Hadot dans une tradition philosophique, ce serait celle de l'histoire de la philosophie la plus rigoureuse, articulée à la philologie. Et de fait, c'est bien l'histoire de la philosophie qui apparaît ici comme le moteur de la réflexion : elle autorise la compréhension intime des philosophies fréquentées, parce qu'elle conduit à la fois à l'immersion dans ces philosophies et à leur mise en perspective. Toute philosophie s'inscrit dans une histoire, dans une ou des traditions, avec laquelle ou lesquelles il y a continuité et/ ou rupture. L'histoire de la philosophie tente de maîtriser cela, et crée à la fois la plus grande proximité et la plus grande distance avec telle philosophie. Cela représente à cet égard une grande différence avec une démarche de philosophe qui revisite le passé et se l'approprie, sans toujours avoir conscience de ses préalables et de ses partis pris. Reste à user philosophiquement de l'histoire de la philosophie, ce qui n'est guère simple, si l'on admet que cette dernière tend à une certaine neutralité envers la philosophie gui est son objet d'étude

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