7 février 1986
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Sylvie Schnettler Schnettler-Delacroix, « "Gilgi", "Après minuit", "Ferdinand" : trois romans clés de l'oeuvre d'Irmgard Keun », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.jaf4el
La première partie du travail est une biographie détaillée et une présentation de la romancière allemande Irmgard Keun. Cette vie est étroitement liée à l'évolution de l'Allemagne, de 1910 à 1980. D'où l'intérêt d'une étude de cet auteur. Les grandes étapes de cette vie sont l'enfance berlinoise, l'adolescence et les débuts au théâtre à Cologne, les premiers succès d'écrivain à Berlin, l'exil, la vie clandestine en Allemagne de 1940 à 1945, les années d'après-guerre, le regain d'intérêt pour l'?uvre romanesque dans les années 1970 80. Le choix des trois romans se justifie: ils ont été publies respectivement en 1931, 1937 et 1950. Chaque roman est présenté dans son contexte économique, social, politique et culturel. La part la plus importante du travail est consacrée à l'analyse de la structure des récits et des particularités stylistiques, syntaxiques, thématiques de l'?uvre. Chaque roman est également étudié comparativement aux deux autres. Le portrait intellectuel de la romancière se précise à chaque étude. L'originalité d'Irmgard Keun réside essentiellement en ce qu'elle met en scène de jeunes héroïnes, démunies, originellement issues de la petite bourgeoise, et tout un éventail de petites gens. Perdues dans une société dont elles ne savent déchiffrer le code, ses héroïnes semblent raconter leur vie au jour le jour, avec un humour particulier. Les romans sont écrits sur le mode du journal intime, dans un style proche du style parle. Les récits trahissent la recherche d'une identité et une tentative de s'approprier le langage - ils se terminent tous sur une incertitude. Progressivement, I. Keun s'interroge sur le sens de l'écriture. Son dernier roman n'est plus qu'une succession de tableaux sans véritable enchainement. Après 1950, elle se réfugie dans le silence