18 mai 2017
Gillonne Desquesnes et al., « Typologies de parcours de prises en charge en protection de l'enfance : quels enjeux pour la qualité de vie ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.jbm613
Il s’agit dans cette communication de présenter les premiers résultats d’une recherche effectuée depuis 2013 à la demande de l’Observatoire départemental de l’enfance et de la famille du Calvados et réalisée avec la collaboration d’étudiants du pôle social santé de l’IAE de l’université de Caen. L’objectif de cette recherche est, d’une part, de reconstituer les trajectoires d’enfants faisant l’objet de mesures de protection (placement, aide éducative en milieu ouvert, suivi social…), d’examiner les facteurs susceptibles d’influencer ces itinéraires et, d’autre part, d’évaluer la qualité des pratiques en protection de l’enfance (partie en cours).Enquête longitudinale rétrospective, la recherche présentée se fonde sur l’analyse des données issues de 347 dossiers d’enfants de 11 à 15 ans placés à l’Aide sociale à l’enfance au 31 décembre 2013 (sauf mineurs isolés) et sélectionnés de façon aléatoire. Les traitements statistiques effectués (analyse factorielle et classification ascendante hiérarchique) mettent en évidence six grands types de parcours : des parcours longs de type placement judiciaire, des parcours de durée moyenne de type placement judiciaire, des parcours de durée moyenne de type milieu ouvert judiciaire, des parcours diversifiés, des parcours courts de type placement judiciaire et des parcours de durée moyenne de type milieu ouvert administratif. Les résultats montrent aussi que, outre la nature du danger et les caractéristiques des parents comme des enfants, la première mesure influence la trajectoire en protection de l’enfance. Ces éléments, qui seront complétés par une recherche qualitative, nous autorisent quelques réflexions sur le type de parcours et la qualité de vie de l’enfant bénéficiaire de mesures de protection. Certains parcours dans la typologie construite montrent en effet une certaine instabilité dans la succession des mesures, on est alors en droit de s’interroger sur leurs effets, leur efficacité et leurs répercussions sur le développement de l’enfant.