2023
Cairn
André Moine, « Le rôle de l’État (de droit) », Civitas Europa, ID : 10670/1.jcw2z9
Un des moyens pour les États de contribuer à la vie de la Convention, c’est-à-dire d’en favoriser l’application effective, est de respecter l’État de droit ou d’être un État de droit ; ceci conformément à « leur attachement sincère à la prééminence du droit » proclamé dans le préambule de la Convention. La résolution des États à instaurer, développer, préserver l’État de droit, notamment pour correspondre aux exigences de la Convention telle qu’interprétée par la Cour ou par les juridictions nationales en amont, est en effet déterminante pour la réalisation de la Convention. L’État de droit formel se matérialise par deux éléments principaux, la primauté du droit et un contrôle juridictionnel effectif et indépendant, deux exigences qui sont des ressources vitales pour la Convention. À ces fins, les États renforcent leur caractère « de droit » en modifiant leur réglementation par des révisions constitutionnelles, par l’adoption de lois, par l’évolution de la jurisprudence ou par la modification de pratiques, notamment dans le domaine des recours internes. Les décisions de la Cour européenne des droits de l’homme constituent un moteur de ces évolutions nationales en faveur du respect de la primauté du droit et de contrôles juridictionnels effectifs et indépendants ; perfectionnements étatiques qui contribuent – cercle vertueux – au respect des dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme et maintiennent donc cette dernière « en vie ».