L’essor des universités privées au Liban : stratégies de conquête de nouveaux « marchés » étudiants

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6 novembre 2020

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Lama Kabbanji et al., « L’essor des universités privées au Liban : stratégies de conquête de nouveaux « marchés » étudiants », Cahiers de la recherche sur l'éducation et les savoirs, ID : 10670/1.jdstvd


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Depuis 2005, au Liban, plus de la moitié des étudiants de l’enseignement supérieur sont inscrits dans un établissement privé. Le système d’enseignement supérieur libanais apparaît en 2019 stratifié, composé d’une seule université publique, de quelques universités d’élites et d’une myriade d’universités privées axées sur le marché dont l’essor a débuté au début des années 1990 avec le développement de politiques économiques d’inspiration néolibérale. Cette recherche examine les stratégies mises en place par ces universités privées pour conquérir de nouveaux « marchés » étudiants. Nous analysons dans un premier temps leur déploiement spatial par le biais des ouvertures de campus sur l’ensemble du territoire libanais dont l’objectif est d’aller chercher, toujours plus loin, de nouvelles « clientèles » étudiantes. Nous développons ici l’idée d’une nouvelle géographie de l’enseignement supérieur au Liban qui s’est traduite par une délocalisation dans les périphéries et marges urbaines, suivant les logiques du capitalisme académique. Après le repli « communautaire » des universités pendant la guerre, la progression des délocalisations géographiques vers les périphéries exprime ici la montée d’un « marché étudiant » dans le cadre de la libéralisation de l’économie libanaise, sans pour autant remettre en cause les lignes de démarcation confessionnelles instaurées par la guerre. Nous abordons ensuite la concurrence qui découle de l’implantation de ces nouveaux établissements et les manières dont ils essayent d’y répondre en tentant de se démarquer les uns des autres. Enfin, nous nous intéressons aux représentations dont sont porteuses ces universités et qui renvoient à la recherche de « labels » internationaux, synonymes à leurs yeux d’une certaine qualité d’enseignement. Ces analyses nous permettent d’identifier la manière dont le modèle dominant néolibéral de l’enseignement supérieur a été adapté dans le contexte libanais.

Since 2005, in Lebanon, more than half of tertiary students are enrolled in a private institution. The Lebanese higher education system now appears stratified, consisting of a single public university, a few elite universities, and a myriad of private market-oriented universities, whose development began in the early 1990s and the development of economic policies of neo-liberal inspirations. This research examines the strategies put in place by these private universities to conquer new student «markets». We first analyze their spatial deployment through campus openings throughout the Lebanese territory whose goal is to look, ever further, new «clienteles» students. We develop here the idea of a new geography of higher education in Lebanon that has resulted in a relocation to the peripheries and urban margins, following the logic of academic capitalism. After the “confessional” fallback of universities during the war, the increase of geographic relocations to the peripheries here expresses the rise of a “student market” within the framework of the liberalization of the Lebanese economy, without dismantling the confessional lines of demarcation established by the war. We then discuss the competition that results from the establishment of these new institutions and the ways they try to respond by trying to stand out from each other. Finally, we are interested in the representations of which these universities are carriers and which refer to the search for international «labels» synonymous for them with a certain quality of teaching. These analyzes allow us to identify how the dominant neo-liberal model of higher education has been adapted in the Lebanese context.

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