Épigénétique et transmission : vers une quatrième dimension

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En psychopathologie, la transmission transgénérationnelle de la vulnérabilité aux troubles comme celle des troubles eux-mêmes nous fascine depuis longtemps. Si sa compréhension nous échappe toujours, elle constitue une sorte de ligne d’horizon, une illusion nécessaire qui nous ferait espérer prévenir l’émergence des troubles, ou du moins soigner les fragilités actuelles pour en protéger la génération suivante. L’épigénétique est venue ajouter une quatrième dimension à cette transmission, en complément des trois autres, génétique, comportementale et symbolique ou culturelle. Des caractères « acquis » par l’expression nouvelle de ces gènes inactifs à la génération précédente sont transmis à la génération suivante. L’environnement y joue un rôle essentiel. Les conséquences actuelles pour la psychopathologie et les modèles de compréhensions développées par ces recherches en pleine expansion ouvrent ainsi de nouvelles perspectives. Saurons-nous les explorer ?

Transgenerational transmission of vulnerability to disorders, as well as that of disorders themselves, has always fascinated psychopathologists. Even if we are still far from understanding how transmission takes place, it constitutes a sort of horizon, a necessary illusion that gives us the hope of preventing the emergence of disorders, or at least of being able to treat existing vulnerabilities in order to protect the next generation. Epigenetics has added a fourth dimension to this transmission, complementing the three others, genetic, behavioural, and symbolic or cultural. “Acquired” characteristics due to a new activation of previously silent genes are transmitted to the next generation. The environment plays an essential role in this process. The current consequences for psychopathology and the models of understanding developed by this burgeoning research have contributed to opening up new perspectives. Will we know how to explore them?