2012
Cairn
Yves Lugrin, « De l'autorité de l'inconscient », Le Coq-héron, ID : 10670/1.jeqs62
Dès l’aube de la vie du mouvement psychanalytique, Freud bute sur un mystère plus épais que celui du rêve, celui du malaise dans la transmission de la psychanalyse. Querelles de priorité, accusations de vol d’idées, inélégances diverses, vont en effet bon train dans le petit groupe viennois, auquel il se sent étranger. Heurté, il ne sait comment préserver entre ses premiers élèves le lien de confiance et de parole nécessaire à des échanges formateurs. Se refusant à ravaler son autorité de fondateur à l’exercice d’un pouvoir, il tente divers aménagements susceptibles de réguler les échanges. En vain. Il doit consentir à une institutionnalisation de la psychanalyse : le mouvement analytique, en voie d’internationalisation, doit être dirigé, présidé, par un chef… qu’il se refusera à être. Il préservera son autorité en ne cessant, lui, de se soumettre à la seule autorité qu’il respecte, celle de l’inconscient qui le met au travail.