La théorie de la musique, de la pensée analogique à l’approche perceptive : une longue trajectoire de l’antiquité à l’époque moderne

Résumé Fr

Le double statut de la musique, abordée à la fois comme art et comme science, détermine les termes de son langage, de sa théorie et plus largement du discours la concernant. Plus encore, elle constitue souvent un acteur central dans les systèmes de représentation des savoirs, pas seulement une application. C’est le fil qui va accompagner ici une lecture macroscopique des évolutions et transformations des discours normatifs et esthétiques, sur un temps long, de l’antiquité au XVIIIe siècle, dans un périmètre européen d’espaces grecs et latins, et ce dans une perspective d’histoire de la théorie musicale. La pensée analogique s’adosse à une objectivité mathématique qui fonde la théorie, l’esthétique voire une cosmologie musicale à partir d’un principe univoque et objectif de l’harmonie régie par des rapports simples à portée universelle ; elle cède la place, au coeur de la « révolution scientifique » à l’aube du XVIIe siècle, à une approche matérielle de l’objet sonore, qui engage à la fois une nouvelle science, physique et acoustique, et une nouvelle esthétique, celle de l’expression des passions.