Le « Roi-Jésuite » et le « Roi-Poire » : la prolifération d'« espiègleries » séditieuses contre Charles X et Louis-Philippe (1826-1835)

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2010

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Fabrice Erre, « Le « Roi-Jésuite » et le « Roi-Poire » : la prolifération d'« espiègleries » séditieuses contre Charles X et Louis-Philippe (1826-1835) », Romantisme, ID : 10670/1.jfxqel


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Dès les premières années de leur règne, Charles X et Louis-Philippe ont été victimes de vigoureuses campagnes d’attaques à caractère satirique. Leurs représentations respectives en Jésuite et en Poire se sont diffusées en empruntant les voies les plus diverses, depuis les vecteurs traditionnels de la satire (caricatures, pamphlets, journaux...) jusqu’à des pratiques populaires anonymes (pièces de monnaie détournées, graffitis...). Le principe de dégradation risible du souverain n’a alors, il est vrai, rien de neuf : il participe en réalité d’une longue tradition en France, et peut s’interpréter comme le revers du respect dû à la sacralité monarchique. Ainsi, en leur temps, Louis XVI a été assimilé à un porc et Napoléon à un ogre. Néanmoins, le Jésuite et la Poire se distinguent par l’ampleur de leur succès. Ils se trouvent tous les deux au cœur d’un processus de prolifération obéissant à un mode de fonctionnement original, capable de se répandre très profondément sur trois niveaux : temporel (chacune de ces campagnes a duré cinq années, 1826-1830 pour le premier, 1831-1835 pour le second), géographique (l’ensemble du territoire français a été touché), et social (impliquant des individus de toutes conditions, depuis les gamins des rues jusqu’à Lafayette ou Victor Hugo). Ils ont ainsi suscité l’inquiétude d’un pouvoir désarmé face à ce genre de provocation, mobilisant les agents de police, les préfets, les ministres même, et se trouvant impliqués dans des affaires de violences politiques, comme l’attentat de Fieschi en 1835 qui marque le terme de cette décennie satirique. Tenter de comprendre le succès exceptionnel du Jésuite et de la Poire exige d’en identifier les raisons internes, tenant à la nature même de ces motifs, et les raisons externes, concernant leurs conditions de diffusion. Il convient également de se pencher sur les modalités de réception de la part des cibles, c’est-à-dire des régimes ainsi mis en cause, et vivant ces campagnes comme une menace qui serait, sous des dehors risibles, tout à fait sérieuse.

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