From Gerschenkron back to Smith? The case of the Indian big business today

Résumé Fr En

Les réformes entreprises par l’Inde à partir de 1991 ont eu un impact positif sur son économie. Elles visaient la libéralisation des échanges, en particulier avec l’étranger. Pouvons-nous alors avancer que l’Inde est passée d’une économie dirigée au libre marché, ou encore de la vision d’A. Gerschenkron à celle d’A. Smith ? L’examen des structures et des stratégies des 20 premières entreprises indiennes en 2016-2017, selon l’approche d’A.D. Chandler, permet de proposer quelques hypothèses. On voit, en effet, que les réformes ont favorisé plus la modernisation et l’expansion d’entreprises anciennes, issues de secteurs liés à la seconde industrialisation, que la création de firmes œuvrant dans des domaines technologiquement avancés. En outre, ces réformes n’ont pas éliminé les entreprises publiques ni même la participation financière de l’État dans le secteur privé. Il est vrai qu’en Inde la consommation de masse de produits nécessitant un savoir technique évolué n’a pris son envol que depuis une quinzaine d’années. Les entreprises indiennes s’y sont engagées prudemment, encore que quelques-unes aient pris le risque de la diversification. Mais en même temps, elles ont ouvert leurs portes aux pratiques managériales, elles se sont modernisées et internationalisées, tout en employant une main-d’œuvre bon marché. Si le libre marché a plus de poids qu’autrefois, l’évolution a été plus lente que prévu; mais elle s’accélère. Les grandes entreprises suivront le mouvement, mais il n’est pas dit qu’elles s’autonomiseront des interventions de l’État.

The reforms undertaken by India since 1991 had a positive effect on its economy. They stimulated the liberalization of trade, especially with the rest of the world. Can we postulate that India evolved from a planned economy to free market, or from A. Gerschenkron’s to A. Smith’s vision? The analysis of the structures and strategies of the top 20 Indian companies in 2016-2017, following A.D. Chandler’s approach, enables us to formulate some hypotheses. We can effectively see that the reforms favoured the modernization and expansion of old enterprises dealing with sectors associated with the second industrial revolution over the creation of technologically advanced firms. Moreover, these reforms didn’t put aside SOEs nor even the financial participation of the state in the private sector. To be sure, the mass consumption of technologically sophisticated products took off only fifteen years ago in India. The Indian enterprises followed the trend carefully, even if some ran the risk of diversifying their activities. At the same time, however, they opened themselves to managerial practices, they modernized and internationalized themselves while hiring cheap labour. If free market has more weight today, the evolution has been slower than expected; but it is speeding up. The big companies will go along, but that doesn’t mean they will free themselves from the state’s interferences.JEL Classification : B1, D22, F23, N151, N13, N25, N45, N65, N85

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