Le processus de sportivisation de la boxe anglaise : le cas de l'étude temporelle des combats à poings nus (1743-1867)

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Souvent, le processus de sportivisation de la boxe anglaise est appréhendé selon les différentes réglementations qui jalonnent son évolution. Ainsi, le règlement dit du Marquis de Queensberry, élaboré en 1867, marquerait les débuts de la forme pugilistique moderne et signifierait une évolution radicale par rapport à la première réglementation émise par Jack Broughton en 1743. Mais ce nouveau code est-il réellement en rupture avec l’ancien et témoigne-t-il de l’avènement de la boxe moderne ? Pour envisager cette question, 268 combats ont été analysés sous l’angle de leur durée et du nombre des « reprises ». Leur étude, rapportée à l’histoire de la Fancy, montre que le choix de la durée moderne de la reprise (3mn) résulte plus d’une volonté de perpétuer la tradition des combats à poings nus, en proposant une meilleure organisation, que du souci d’élaborer une nouvelle structure temporelle privilégiant l’intégrité corporelle des boxeurs. L’idée d’une rupture totale entre la pratique nouvelle et l’ancienne est fortement relativisée. Plus encore, le phénomène de sportivisation de la boxe moderne et, au-delà, celui plus général des pratiques physiques, peut alors être aussi remis en cause.

Traditionally, the sportization of English boxing is viewed in light of the evolution of its rules. The Queensberry rules, published in 1867, would therefore be the supposed founding of the new boxing era and a radical shift from the Jack Broughton rules of 1743, the first of this sport. But, is this new regulation really a turning-point ? In order to explore that question, 268 bare-fist fighting were studied ; focusing on the duration of the matches and the number of rounds. The analysis of the length of an average round, in the context of the history of social boxing history, shows that the choice of the period of the modern rounds (3mn) was decided with the aim of continuing the bare-knuckle traditional spirit. The new rules were seemingly implemented to manage the fights and not out of concern for corporal integrity. Therefore, the Queensberry rules do not mark a drastic change of mentality and the evolution of boxing may not have proceeded as once believed. As a result, sportization of boxing during the XIXth needs to be reviewed.