14 novembre 2022
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David Taquet, « Espaces virtuels et intertextuels dans trois récits de jeunesse de Neil Gaiman, Stephen King, Haruki Murakami », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.jgipb3
Dans cet article, nous proposons d’explorer les transitions entre espaces physiques et virtuels dans Des loups dans les murs (The Wolves in the Walls) de Neil Gaiman, La petite fille qui aimait Tom Gordon (The Girl who Loved Tom Gordon) de Stephen King, et L’Étrange Bibliothèque (Fushigina Toshokan) de Haruki Murakami. Se jouant des attentes du lecteur, l’ancrage intertextuel de ces récits se substitue à l’ancrage spatial, incertain et confus. En effet, l’absence – ou du moins l’indifférence – des parents poussent les jeunes protagonistes à quitter l’espace familier et civilisé vers une quête identitaire les rapprochant de l’âge adulte. Ils s’engagent ainsi dans des espaces physiques oppressifs, aux allures de conte dédaléen. Le passage de l’espace familier vers l’étrange et l’inquiétant est accompli grâce à des transitions multidirectionnelles, voire chtoniennes. À l’intérieur même du nouvel espace physique aux connotations intertextuelles, une seconde transition a lieu, menant à un monde virtuel qui offre aux enfants une fuite temporaire, un sursis de cette cruelle réalité. Ce mouvement s’effectue à l’aide de catalyseurs, sous la forme d’objets utilitaires qui permettent aux héroïnes et aux héros de se transporter dans un espace imaginaire parallèle, ou bien même d’en invoquer un adjuvant dont le rôle est de guider les jeunes protagonistes à franchir les obstacles du monde physique.