Portraits de femmes, portrait de soi : poétiques journalistiques de Marguerite Duras au prisme de la littérature

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30 mai 2022

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Qing Feng, « Portraits de femmes, portrait de soi : poétiques journalistiques de Marguerite Duras au prisme de la littérature », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.jgls2j


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On croise toutes sortes de femmes dans les écrits journalistiques de Marguerite Duras, des plus grandes vedettes de l’époque aux petites gens invisibles, voire « infâmes ». Tous ces portraits de femmes, ces vies en récits, qui coulent à flots dans la presse et les médias, empruntent aux ressources héritées de la mimésis d’Aristote et leur fabrique à la tradition des petits reporters du XIXe siècle , mais ils s’inspirent surtout des apports de la matrice littéraire . Le portrait est un genre journalistique particulier : Michel Voirol indique qu’il s’agit d’un « reportage sur une personne », tandis que Yves Agnès le classe dans le genre du récit et pense que « l’objectif du portrait est de raconter un personnage pour le faire mieux connaître à ses lecteurs ». Si au XIXe siècle le portrait est une combinaison de prosopographie et d’éthopée , pour le dire simplement, il désigne aujourd’hui un article qui contient des données factuelles biographiques, des éléments explicatifs autour des sujets choisis, des propos de la personne rencontrée et des détails visuels ainsi que des traits de personnalité qui se sont révélés au cours de la rencontre. En effet, la définition du portrait change au fil du temps. Sainte-Beuve affine et nuance le portrait dans ses œuvres de critique biographique, mais le portrait classique est complètement remis en question au XXe siècle, comme en témoigne l’œuvre de Proust. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, si les portraits littéraires se heurtent à un antiportrait (Portrait d’un inconnu de Nathalie Sarraute), les portraits tracés par les journalistes connaissent cependant un succès . Nous nous proposerons donc d’explorer un corpus composé de treize portraits-reportages que Marguerite Duras publie dans France Observateur et Vogue entre 1957 et 1968. Dans cette communication nous tâcherons d’éclairer, en s’appuyant sur ce corpus limité, les poétiques de Duras journaliste qui connaissent une évolution significative pendant cette période. Tout d’abord, nous nous demanderons dans quelle mesure les premiers écrits journalistiques durassiens héritent de la tradition des petits reporters et s’inspirent de l’écriture du je. Dans un deuxième temps, nous proposerons d’analyser de quelle façon Marguerite Duras fait émerger un portrait de soi – ethos tout nouveau – dans les portraits qu’elle brosse pour les stars.

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