1 janvier 2020
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Jean-Luc Gaffard, « Le libéralisme social demeure-t-il une alternative ? », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.jgr2ui
Le néo-libéralisme actuel fait figure de résurgence de l’utopie du marché autorégulé. Ses effets destructeurs, aujourd’hui comme hier, sont à l’origine d’un retour du politique oscillant entre nationalisme et autoritarisme, d’un côté, libéralisme social de l’autre. Ce défi, identifié par Polanyi en son temps, nous rappelle qu’aucune société n’est possible sans pouvoir ni obligation. Suivant les néo-libéraux, pour qui le but souhaitable reste une économie de marché mondialisée qui serait débarrassée de tout pouvoir, il appartient paradoxalement, au pouvoir politique de mettre en œuvre les réformes nécessaires pour que les individus s’adaptent aussi vite que possible à cette donne. Cette recherche de flexibilité et d’adaptabilité tranche avec un libéralisme social qui fait dépendre la viabilité des changements inhérents au capitalisme de l’existence de mécanismes de stabilisation rendant les adaptations lentes et progressives: un libéralisme qui n’exclut ni le pouvoir, ni la contrainte. La thèse que nous entendons défendre est que le libéralisme ne pourra survivre que sous sa forme de libéralisme social dont le trait distinctif est certes de faire place à une régulation macroéconomique, mais aussi, et plus généralement, de faire prévaloir des formes de coopération ou d’interaction sociale conciliant efficacité et équité, stabilité ou inertie et évolution.