29 septembre 2017
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Caroline Duvezin-Caubet, « Dragons à vapeur : vers une poétique de la fantasy néo-victorienne contemporaine », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.jgr9xz
Au croisement de la fantasy, ce genre de l’imaginaire qui a reçu ses lettres de noblesse avec J.R.R. Tolkien et jouit aujourd’hui d’une immense popularité, et des romans néo-victoriens, ces réécritures contemporaines du canon historique et littéraire du XIXe siècle apparues dans les années 1960, la fantasy néo-victorienne exhibe ses dragons à vapeur. Tributaire de différents genres et sous-genres, il s’agit d’une littérature paradoxale, prise entre progrès et regret, spéculation et nostalgie. Le contexte victorien renvoie la fantasy à sa première naissance dans les années 1890, et plus largement à l’émergence de la paralittérature et des littératures de l’imaginaire (roman policier, fantastique, horreur, science-fiction), héritières du roman gothique du XVIIIe siècle. Il est nécessaire de décrypter l’arbre généalogique de l’imaginaire pour comprendre les genres hybrides contemporains, tels que la fantasy urbaine et le steampunk, qui représentent à eux deux une partie majeure de la fantasy néo-victorienne. Cette dimension génétique est mise au service d’une poétique autant que d’une politique : il importe justement de définir la valeur du préfixe néo- et de distinguer les moments où le néo-victorianisme penche vers le néo-conservatisme. Quel engagement pour la fantasy néo-victorienne, cette littérature du présent qui interroge et transforme le passé victorien ? Des voyages à dos de dragon à l’héritage de l’Empire britannique, des bas-fonds de Londres aux mondes parallèles de l’uchronie, des zombies aux fanfictions, la recherche d’une poétique nous amène à problématiser l’importance de la fiction dans notre vision du monde.