2016
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Fida Dakroub, « Trace, Présupposition et « nisba » géographique : Étude dialogique du mot « roum » chez Amin Maalouf », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.jgursk
La question principale qui se présente fortement est la suivante : comment justifier l'usage ambigu par Amin Maalouf d'un terme bien défini par les chroniqueurs musulmans dont l'usage est bien établi de nos jours comme désignation du chrétien orthodoxe ou du Byzantin ? Ce mot roum peut-il aussi désigner le chrétien catholique ou le Castillan ? S'agit-il du même peuple, du même territoire ? Est-ce que le pays des roum est le même que celui des Castillans ? Or, dire que ces Roum dont parle Maalouf dans Léon l'Africain sont les mêmes Byzantins de Constantinople dans Les croisades vues par les Arabes contredit les faits historiques, car les événements du premier roman se déroulent en l'an 1492 - date de la chute de Grenade, dernier bastion maure en Espagne - tandis que l'Empire byzantin disparut en 1453 avec la prise de Constantinople par les Turcs. En suivant les traces que ce mot laisse dans les romans d'Amin Maalouf, tantôt comme xénisme tantôt comme pérégrinisme, je tends à reconstruire deux textes parallèles, le premier est historique, le donné, le second est symbolique, le créé, voire le mot dans le mot, le texte dans le texte.