2020
Cairn
Nathanaël Wadbled, « Les imaginaires écologiques des ruines romantiques et post-apocalyptiques : représenter le sauvage et la pollution contre l’artificialisation moderne », Sociétés, ID : 10670/1.jinvkg
Les représentations romantiques puis post-apocalyptiques des ruines sont des objets privilégiés pour les humanités environnementales dans la mesure où ce sont des mises en scène de l’ambiguïté du rapport de la modernité à la nature. Produites au cœur de la modernité dominée par la tentative d’artificialiser le monde, ces œuvres rendent présents d’autres mondes dominés par des non-humains que sont le climat, la géologie, les végétaux et les animaux. Formellement, les œuvres les présentent dans des espaces-temps situés avant et après la modernité. Cependant, elles sont exposées aujourd’hui. Cette confrontation rend perceptible l’idée d’un conflit où la nature et la culture cherchent à se gouverner l’une l’autre. La mise en regard des représentations romantiques et post-apocalyptiques amène à considérer qu’il se joue en fait entre trois instances : à l’artificiel culturel et au sauvage naturel, il faut ajouter une autre réalité non artificielle. Elle peut être désignée comme pollution. Elle s’oppose à l’artificiel sans être une forme de nature sauvage : elle est le résultat d’une dialectique entre le sauvage et l’artificiel sans se réduire à une composition des deux. Il faut faire place à cet hybride dans notre manière d’envisager l’écologie.