Une théorie de l’observation in situ

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15 novembre 2012

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Nadège Pandraud, « Une théorie de l’observation in situ », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.4000/sociologies.4315


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Résumé En Fr

This text offers a collection of reflections and proposals concerning some problems which arise when the sociologist, on his field, observes a collection of events, writes his accounts in his field journal, and aims to develop a comprehension of them. More specifically, the author focuses on two problems. First, these events are perceived, told, and thus understood, by the actors of the scene and by the observer, by using the categories and the interpretations which belong to a semantics of the Action which is certainly classic and recognized but nevertheless a local semantics. This text argues the significance, for the sociologist, to question about the stories which the field journal is made of, by mobilizing some studies in the field of the Literary Critics and the Semiology. Instead of aiming at a better objectivity of our look on the Social we observe, we stand up that the researcher invests a position of narrator when he makes his accounts. This implies a reflection about the narrative activity of the researcher, an activity which, by herself, participates to constitute the reality which is observed, and a reflection about the rhetoric form of the stories, for it produces a signification of the events, moreover a form which refers to the position which the narrator, thus the researcher, invests by elaborating the sense of the events and the activities. Secondly, how shall we study the meso and macro processes without sacrificing, on the one hand, the observation of the Activity as an event, in the sense that the Activity is likely to transform the phenomenon by acting other possibilities, and without evading, on the other hand, the concrete thickness of the Situation, thus the complex activity of the actors, their cognitive, affective and ethical investments. Therefore, the paper develops a sociological approach of the Situation which takes its temporal dynamics and its concrete thickness into account.

Ce texte propose des éléments de réflexion et des propositions visant à répondre à des problèmes qui se posent dès lors que le sociologue se trouve confronté à une suite d'événements situés dans un lieu donné, en rend compte dans son journal de terrain et vise à en élaborer une compréhension. La réflexion proposée traite plus spécifiquement de deux problèmes. Premièrement, ces événements sont immédiatement perçus, explicités et donc compris, par les acteurs en présence et par l'observateur à l'aide des catégories et des interprétations relevant d'une sémantique de l'action qui, pour être classique et connue, est néanmoins locale. Cet article argumente alors l'intérêt, pour le sociologue, de s'interroger sur les récits qui constituent la trame de son journal de terrain et de ses réécritures successives, à partir de travaux menés dans le champ de la critique littéraire et de la sémiologie du récit. Quittant l'idéal d'atteindre une meilleure objectivité du regard sur le social observé, est défendue ici l'idée selon laquelle le chercheur investit nécessairement une position de narrateur pour produire ses comptes rendus. Ceci engage une réflexion sur l'activité narrative du chercheur d'une part, une activité qui, en elle-même, participe à constituer, à ontologiser, le réel observé, sur la forme rhétorique des récits d'autre part, laquelle produit du sens (en articulant des événements pour leur donner un sens partagé) et renvoie également à la position que le narrateur, en l'occurrence aussi le chercheur, investit en construisant ainsi le sens des activités. Deuxièmement, comment peut-on étudier les processus méso et macro-sociaux sans sacrifier d'une part l'observation de l'événementialité de l'activité – au sens où l'activité est susceptible de faire bouger le phénomène en question en faisant émerger d'autres possibles – et sans éluder d'autre part l'épaisseur concrète des situations, par là l'activité complexe des acteurs, leurs investissements cognitifs, affectifs, éthiques. L'article développe alors une approche sociologique de la situation qui tient compte de sa dynamique temporelle et de son épaisseur concrète.

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