Rester sur son île ou « sauter la mer » pour faire ses études ? Vers une approche multi-échelle des mobilités étudiantes à La Réunion : Stay on the island or "jump over the sea" for study? Towards a multi-scale approach of student mobilityin La Reunion Fr En

Fiche du document

Date

28 juin 2023

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiants
Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Sylvain Genevois et al., « Rester sur son île ou « sauter la mer » pour faire ses études ? Vers une approche multi-échelle des mobilités étudiantes à La Réunion », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.jjdd2x


Métriques


Partage / Export

Résumé En Fr

Student mobility is specific insofar as it can be temporary or permanent, with or without a change of address. The decision of studying on site, therefore to stay on the island or contrary to "jump the sea" depends on multiple individual or collective factors. Between chosen mobility and imposed mobility, the geographical mobility of students from La Reunion is part of complex dynamics and at several scales. This situation of low external mobility is not only linked to the distance from mainland France. Nor can it be decoupled from internal mobility which remains complicated for many young people due to the difficulties of travel and the logic of choice of sectors.As a result we observe significant territorial imbalances as well as a fairly strong spatial fragmentation.

L’étude des territoires de mobilité invite à prendre en compte la question des distances et des proximités (Drevon, Kaufman, 2022), particulièrement dans les territoires ultramarins où l’insularité, l’éloignement et l’isolement prennent une dimension plus forte qu’en métropole. L’étude géographique des mobilités porte assez souvent sur les déplacements quotidiens domicile-travail et sur les mobilités résidentielles qui s’inscrivent davantage dans le temps. Les mobilités étudiantes sont plus spécifiques dans la mesure où elles peuvent être temporaires ou définitives, avec ou sans changement de lieu de résidence. La décision de faire ses études sur place, donc de rester sur son île ou au contraire de « sot la mer » (expression créole pour désigner le fait d’aller en métropole ou dans d’autres pays) relève de multiples facteurs individuels ou collectifs.Entre mobilité choisie et mobilité subie, la mobilité géographique des étudiants et des étudiantes de La Réunion s’inscrit dans des dynamiques complexes et à plusieurs échelles (Célestine, Vitale, Bertile & al. 2012 ; Leroux, Ihaddadene, 2017). Comme le montre une étude de l’INSEE conduite en 2019, La Réunion est l’un des Départements et régions d’outre-mer (DROM) où les étudiants sont le moins mobiles en dehors de leur académie d’origine. Les néo-bacheliers réunionnais sont en revanche très mobiles à l’échelle de l’île qui dispose d’un grand pôle universitaire et d’un pôle secondaire ainsi que de différents instituts publics ou privés de formation répartis au sein du territoire (Fabre, Pawlowski, 2019). Cette situation de faible mobilité externe n’est pas liée seulement à l’éloignement de la métropole. Elle ne peut pas non plus être découplée des mobilités internes qui restent compliquées pour beaucoup de jeunes en raison des difficultés de déplacement et des logiques de choix de filières. Il en résulte d’importants déséquilibres territoriaux ainsi qu’une assez forte fragmentation, débouchant sur des formes de périphéricité à l’intérieur même d’un territoire dit « ultra périphérique ».A partir d’une méthodologie quantitative, la présente communication vise d’une part à interroger l’hypothèse selon laquelle les étudiants réunionnais seraient de plus en plus mobiles et, d’autre part, à montrer l’intérêt d’une approche multi-échelles pour décrire et analyser leur mobilité géographique. Le corpus mobilisé concerne les données de déplacements domicile-études produites par l’INSEE sur la période 2007-2019 ainsi que les données Parcoursup permettant de recouper ces données avec les choix d’orientation des étudiants. L’objectif est de croiser différentes sources statistiques disponibles en open data et de mettre en visibilité, par des cartes et des graphiques, les déterminants de la mobilité étudiante. L’étude s’inscrit dans le projet de recherche Géorun conduit au sein du laboratoire ICARE (Université de la Réunion) et vient alimenter la production d’un Atlas numérique des territoires éducatifs à La Réunion (Genevois, 2023).

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en