L'Algérie par ses islamistes

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L'ouverture politique pratiquée en Algérie depuis les émeutes d'octobre 1988 a profondément modifié les conditions du débat politique dans ce pays. Parmi les formations légalisées depuis deux ans, le Front islamique du Salut (FIS) est celle qui a le mieux réussi , pour Je moment, à capitaliser le mécontentement des « laissés-pour-compte » d'une société régie depuis l'indépendance par un parti unique, et à les mobiliser dans un projet de conquête du pouvoir au nom de son interprétation de la culture islamique. Le FIS inquiète ; ses déboires récents ne lèvent en rien l'hypothèque qu'il fait peser sur la société algérienne. Jusqu'à présent, le FIS et ses alliés ont été perçus comme un nouvel avatar du phénomène islamiste qui agite le monde arabe et musulman depuis plus d'une décennie. Si le mouvement cherche incontestablement à renouer avec une identité oubliée, en s'inspirant d'idéologies de l'islam politique mêlées de références au nationalisme arabe, il n'en exprime pas moins les contradictions d'une société qui doit aujourd'hui assumer les héritages complexes de son histoire récente, tout comme les enjeux de sa situation géographique. Peu nombreux, les écrits consacrés au mouvement islamiste algérien sont, de plus, rarement présentés de l'intérieur. Or, l'abondante production de ce mouvement, et l'inventaire qu'il a dressé des questions politiques et de société se posant à l'Algérie, constituent une véritable « radiographie » de ce pays. Ni plaidoirie ni réquisitoire, le présent ouvrage - qui fait largement appel à des textes produits par le FIS, et dont beaucoup sont difficilement accessibles - vise à présenter au lecteur francophone l'éventail le plus complet possible des discours tenus actuellement par les islamistes algériens sur leur propre société.

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