2022
Cairn
Gérard Ostermann et al., « L’effondrement psychique et sociétal : ne pas tomber en dessous de soi-même », Hegel, ID : 10670/1.jn77eg
Le terme effondrement est polysémique. Géologie, architecture, finances, sociétés, espèces animales…, l’effondrement s’applique également et plus insidieusement à la culture et aux valeurs. En santé, l’effondrement évoque la décompensation de l’état d’homéostasie somatique et la perte de l’équilibre psychique. La personne n’est plus capable de mobiliser son énergie vitale ni ses mécanismes de défense pour supporter l’angoisse de mort qui l’envahit. L’analogie entre l’effondrement individuel et sociétal a fait réfléchir les auteurs de cet article, psychothérapeutes, sur la sinistrose, le malaise ambiant et la perte de sens rassemblés de manière plus concrète sous le terme anglais brown-out, état de morosité et de pré-effondrement qui précède le black-out ; ce dernier, synonyme littéral d’extinction. Prenant comme base le texte de D.W. Winnicott « La crainte de l’effondrement » [1], les auteurs insistent sur le fait que l’effondrement, annoncé par les Cassandre et collapsologues de tous bords, n’est pas irrémédiable si nous reprenons confiance en nous, en notre avenir et si nous ravivons nos valeurs humanistes afin de ne pas se laisser entraîner dans un maelstrom mortifère.