2018
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Béatrice Turpin, « Traduction et éditorialisation des récits sur la banlieue : paratexte iconique et transfert culturel », HAL-SHS : linguistique, ID : 10.7202/1062545ar
Une première de couverture est un discours composite qui résulte de multiples choix éditoriaux. Elle doit refléter l’identité de la maison d’édition dont elle est la vitrine ainsi que celle de la collection qui ouvre des pistes de lecture. Elle doit également attirer le lecteur et lui donner une idée du contenu de l’ouvrage. Le présent article étudie l’éditorialisation de quelques récits sur la banlieue représentatifs de la littérature urbaine de la fin du XXe siècle et du début du XXIe siècle. L’analyse des publications françaises montre la prégnance d’un point de vue réaliste, avec une couverture qui peut être considérée comme une image arrêtée d’un scénario (souvent reprise d’un film qui a vu le succès du livre). Celle-ci tend par ailleurs à personnaliser l’ouvrage, avec la représentation en plan rapproché d’un narrateur/personnage. Les éditions traduites tendent pour leur part à élargir le champ du regard en contextualisant le cadre historique ou spatial du récit ou, au contraire, effacent celui-ci. Le motif mis en scène, énigmatique, devient symbole ouvert sur de multiples interprétations. L’ouvrage, par là même, sort du cadre de la littérature dite « de banlieue ». Ces deux tendances, emblématiques de choix éditoriaux différents, sont corrélées à l’identité des maisons d’édition et au lectorat de la collection.