5 août 2019
Ce document est lié à :
2019 / 2 : Les frontières de la re-présentation
Ce document est lié à :
73-80
André Helbo, « Mentir », La Thérésienne. Revue de l'Académie royale de Belgique, ID : 10.25518/2593-4228.751
Le mensonge, comme la fiction, est une opération cognitive complexe définie par l’intention. Cette dernière suppose des opérations mentales complexes de représentation contractuelle de soi-même et de l’autre. Dans le domaine des arts vivants, l’intention a été garantie par l’auteur de l’avant-spectacle, puis progressivement par d’autres instances, dont le corps de l’acteur.Ce glissement des processus intentionnels correspond à une tendance du spectacle vivant à hyperboliser le réel, à un moment où le discours social/politique dramatise le réel. Le spectacle de la re-présentation théâtrale, fondé sur le « dissensus », se différencie du spectacle politique caractérisé par la représentation et la dénégation. La re-présentation suppose l’inhibition des heuristiques, la conscience critique du mensonge. Elle contribue à une conscience critique, citoyenne, de la circulation des signes.