Un partenariat patients schizophrènes-soignants pour conduire un programme d’éducation en santé orale

Résumé Fr En

Introduction  : La mauvaise santé orale des patients schizophrènes est un problème de santé publique qui concernerait 600 000 personnes en France. Le but de cet article est de présenter les différentes étapes de la construction d’un programme d’éducation en santé orale, spécifique aux patients schizophrènes et tenant compte de leur savoir expérientiel, ainsi que les résultats de l’étude pilote ce programme. Patients et méthode  : La méthode des groupes de discussion ( focus groups) a été appliquée à un groupe de professionnels de santé et d’usagers afin de faire émerger un corpus exploratoire pour la construction d’un programme d’éducation en santé orale. Un groupe expert composé pour partie de patients schizophrènes a validé les thématiques et les outils de ce programme. Une étude pilote de faisabilité a ensuite été réalisée auprès d’un groupe témoin composé de sept patients schizophrènes. Résultats  : Au total, 26 personnes ont participé à cette étude. Les thématiques principales retenues par le groupe expert visent à favoriser l’action consistant à prendre soin de sa santé, à améliorer la pénétrabilité du système de soins et à promouvoir une approche sanitaire globale. L’étude a montré la capacité des acteurs à coconstruire un programme et à faire évoluer les représentations que les patients schizophrènes ont de ce problème de santé. La plupart des outils éducatifs ont été jugés pertinents. Conclusion  : Un programme d’éducation en santé orale a été construit dans le cadre d’un partenariat patients-soignants et a montré sa faisabilité. Une étude randomisée multicentrique est en cours pour évaluer l’efficacité de ce programme avec un haut niveau de preuve.

Introduction : Poor oral health in persons with schizophrenia is a major public health issue affecting 600,000 people in France. The aim of this article was to present the different stages in the development of a specific oral health educational program for persons with schizophrenia. It takes into account experimental knowledge of these persons and presents the results of the feasibility study. Patients and Method : The focus group method was applied to a group of health professionals and users to highlight an exploratory corpus in order to develop an oral health educational program. An expert group including persons with schizophrenia among others validated the fields and tools of this program. A feasibility study was then conducted in a control group of 7 persons with schizophrenia. Results : Altogether, 26 persons participated in this feasibility study. The main fields investigated by the expert group aimed to promote personal responsibility for one’s health, to improve access to the healthcare system and to promote the global management of health. The feasibility study showed the ability of this program to change persons with schizophrenia representations and knowledge of this health problem. Most educational tools were considered relevant. Conclusion : An oral health educational program was built as part of a caregiver-persons with schizophrenia partnership and showed its feasibility. A multicentric randomized trial is currently ongoing to assess the efficacy of this program with a high level of proof.