22 juin 2023
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Chloé Morhain, « La métropole comme territoire étudiant. L’action publique locale transversale au prisme de l’expertise mobilité logement », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.jspr0g
Indissociables du processus de métropolisation, les étudiants sont perçus comme des publics à attirer par les territoires accueillant des établissements d’enseignement supérieurs. Historiquement orientées vers l’attractivité, les politiques publiques se recentrent aujourd’hui autour des coopérations territoriales, y compris au-delà du périmètre des agglomérations métropolitaines. Bien que la crise sanitaire de 2020 ait davantage mis en lumière les étudiants – du fait de leurs fragilités et de leur précarisation – les autorités locales ne disposent souvent que de peu de données sur les étudiants qui habitent leurs territoires. Et à ce manque de données, s’ajoute la difficulté à prendre en compte un public spécifique comme les étudiants dans une action publique locale construite en silos sectoriels.À partir de ce constat, on s’interroge sur la manière dont les grandes agglomérations peuvent s’ériger en « territoire étudiant ». Nous définissons en effet la notion de « territoire étudiant » à travers le double prisme de l’analyse des pratiques quotidiennes en matière de mobilité et de logement, et de la capacité des acteurs du territoire à construire des dispositifs d’action publique qui interrogent spécifiquement cette population. Notre recherche vise dès lors à caractériser les territoires étudiants à partir du terrain d’étude de la Métropole de Lyon. On interroge la production de connaissances sur les pratiques étudiantes et l’expertise des acteurs afin d’analyser comment elles permettent une meilleure prise en compte des étudiants dans l’action publique locale. Le double point de vue quantitatif et qualitatif des acteurs institutionnels et des étudiants permet de saisir des enjeux territorialisés tels que le logement, leur localisation ou les mobilités quotidiennes, de les envisager de manière intégrée et transversale à partir du cas des publics étudiants et d’observer la manière dont ils s’inscrivent dans les processus de métropolisation.On constate cependant peu de démarches transversales dans l’action publique touchant les étudiants. Malgré la présence d’une expertise riche au sein du territoire métropolitain lyonnais, et la production d’objets politiques qui impactent directement ou indirectement ces publics, la connaissance des pratiques quotidiennes est limitée. Les étudiants sont traités uniformément dans l’action publique, bien qu’ils recouvrent des profils et des pratiques quotidiennes très hétérogènes. Une approche par la localisation des étudiants permet d’établir une typologie qui illustre la diversité de leurs pratiques tout en permettant d’établir des profils types nécessaires à la caractérisation de ce public par l’action publique locale. L’étude de profils en marge socialement et géographiquement permet également d’éclairer certains angles morts de l’action publique locale dans le but d’une meilleure prise en compte des vulnérabilités étudiantes au sens large.Cette thèse a bénéficié d’une convention CIFRE avec la Métropole de Lyon entre 2019 et 2022.