Daniel Cordier : hypothèses sur une conversion psychique

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14 octobre 2022

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David Faure, « Daniel Cordier : hypothèses sur une conversion psychique », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.jtn678


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Certaines périodes de crise, comme celle que nous traversons entre crise climatique et crise pandémique, imposent une incertitude généralisée et anxiogène pour les sujets qui s’y trouvent confrontés. Mais cette incertitude peut être aussi l’occasion de prises de conscience, de prise de position, d’engagement et de choix de vie, donnant au sujet le sentiment de dessiner le sens de son existence, de son « destin » autour d’une certitude nouvelle. Ce mouvement de « conversion » se présente comme une rupture relevant d’une émergence énigmatique. Elle interroge le sujet-chercheur clinicien dans le domaine de l’éducation et de la formation en tant que figure de la « transformation » psychique (Bion, 1982), pose la question de la temporalité psychique à travers la dialectique entre continuité et rupture dans les étayages du savoir de soi, de l’autre et du monde. Sans réduire le caractère émergent, on peut faire l’hypothèse d’une compréhension en termes de remaniement du tissage des filiations et affiliations dont toute continuité ne serait pas exclue en termes de processus identificatoires. Je présenterai quelques pistes d’analyse du parcours de Daniel Cordier (décédé en 2020) à partir du récit présenté comme un journal de son action dans la Résistance comme secrétaire de Jean Moulin, sous le titre « Alias Caracalla », paru en 2009, et prolongé par un volume posthume (La victoire en pleurant, 2021), qu’on peut lire comme un véritable « roman d’apprentissage ». Son écriture impliquée permet de proposer des hypothèses pour reconstituer cette transformation à partir de sa filiation familiale, en particulier paternelle, et de son affiliation idéologique à l’Action Française, et d’observer son remaniement progressif à partir de la crise de la défaite de 1939 puis dans la rencontre avec Jean Moulin, jusqu’à l’événement qui marque son renoncement à l’antisémitisme qu’il rappelle depuis dans chacune de ses prises de paroles publiques. Les pistes de compréhension dégagées dans une perspective attentive aux dimensions groupale et institutionnelle, telle que présentée notamment dans « l’analyse transitionnelle » de R. Kaës (1979), visent à mieux comprendre le travail psychique qu’opèrent les sujets face à des crises personnelles mais surtout sociales, comme en témoigne le contexte de radicalité des choix ouverts par la crise du covid et les prises de position sur la vaccination de masse.

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