2021
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Inès Juliette Madeleine Guégo Rivalan, « Sémiotique du bref dans les Diálogos de Federico García Lorca: La dynamique du tableau », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.juu8qq
Au cours de l’histoire littéraire, les formes brèves ont fait l’objet de nombreuses théorisations. Dire avec concision, plutôt qu’en faisant le choix d’une forme étendue, a été la préoccupation d’écrivains soucieux de sublimer la force d’une idée ainsi dénuée du superflu, ou d’exhausser, en les synthétisant, les procédés menant à la formation de l’image poétique. Contribution de F. García Lorca à la réflexion et à la création d’œuvres caractérisées par leur brièveté, les Diálogos (1925-1926) retiennent l’attention. Héritiers des saynètes, ces petits textes se caractérisent par leur forme ramassée, non expansive, et par leur autosuffisance et leur autonomie. Le « bref » s’y caractérise par sa polymorphie et leur diversité permet de questionner un réel monolithique tout en faisant tableau, à la façon de micro-séquences où la densité maximale du signe est la règle. L’étude des intersections poétiques interroge la dimension évanescente et polymorphique de l’architectonique des formes brèves. Parce qu’ils jouent aussi du rythme, les Diálogos mettent en jeu symbole et durée et questionnent le genre théâtral lui-même, dont ils sont une manifestation renouvelée.Cette étude rejoint des préoccupations de recherche en lien avec la problématique du rythme au théâtre et celle des synesthésies en se centrant sur les modalités expressives de la parole au théâtre. Cela a permis de dégager la « corporéité des formes brèves » et leur poétique dans l’écriture de F. García Lorca, pour mettre en évidence les dynamiques énergétiques de structuration et de destructuration qui les sous-tendent. Ce faisant, l’étude développe une réflexion plus large sur l’image fixe et en mouvement.