L’anarchie organisée : le mode de gouvernance de la métropole parisienne

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Patrick Le Galès et al., « L’anarchie organisée : le mode de gouvernance de la métropole parisienne », Archive ouverte de Sciences Po (SPIRE), ID : 10670/1.jvqb1x


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Dans les grandes métropoles, la concentration de populations, d'interactions, d'infrastructures, de réseaux, de constructions, la multiplication des échanges des flux de personnes, de marchandises, de capitaux, de services renvoie presque toujours à deux perspectives. D'un côté, Metropolis (en référence au célèbre film de Fritz Lang), la face noire de l'exploitation, de la pauvreté, du manque de logements et du logement insalubre, d'infrastructures défaillantes, de services de santé pas toujours accessibles, la ville des inégalités, de la pollution, des farouches défenseurs de la valeur de leurs biens immobiliers, des discriminations, des enclaves protégées pour les riches, des embouteillages, des heures de transport pour les plus éloignés des zones d'emploi. La ville des trafics illégaux de drogue, des voitures volées, des oligarchies, des gangs, des violences, de la criminalité, de la peur, de la corruption, la ville des révoltes parfois. De l'autre côté, le vieux dicton médiéval européen « l'air de la ville rend libre », l'énergie, le dynamisme économique, les mouvements sociaux progressistes, le marché de l'emploi et ses multiples opportunités à tous les étages, de la mobilité sociale, des réseaux sociaux potentiellement multiples et divers, un grand marché des rencontres amicales et amoureuses, des créations culturelles, des innovations multiples, des centres sociaux et des équipements, du logement social, des technologies, des modes de vie variés, des infrastructures, de la mobilité sociale, une espérance de vie plus longue parfois (Hong Kong, métropole dense et inégale, a l'espérance de vie la plus élevée au monde), des lieux multiples de rencontre, de productions artistiques, des possibilités de mobilités et de circulation, des futurs possibles, des espoirs. Selon les périodes, les cycles d'urbanisation, les crises, ces particularités des métropoles suscitent soit un discours sur la fin des villes et des métropoles, les dystopies urbaines, les crises et le retour d'une idéologie anti urbaine radicale (qui peut prendre des formes très différentes), soit à l'inverse un discours béat et tout autant idéologique sur le triomphe des villes, l'optimiste techno de la smart city, l'angélisme social de l'apologie des classes créatives, et la vision d'un monde de villes organisée pour les affaires, la circulation des capitaux et des classes supérieures, monde des métropoles libérées des lourdeurs, des entraves des États (notamment les impôts) et de la politique promu par un flux incessant de rapports d'agences de conseil promouvant un monde dominé par le capitalisme globalisé. Le point de départ de l'ouvrage est que ces métropoles, où tous ces éléments coexistent, sont paradoxalement l'objet d'activités très denses de gouvernement et de gouvernance. Elles sont en partie, en partie seulement, structurées par des sous-systèmes politiques, des instruments, 1 Nous remercions très chaleureusement Olivier Borraz, Gilles Pinson, Félix Ardisson et Ludovic Halbert pour leurs commentaires et critiques constructifs qui nous ont beaucoup apportés.

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