8 février 2011
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Edward Vickers, « Histoire, identité et politique des musées à Taiwan », Perspectives chinoises, ID : 10670/1.jw0z95
Comme c’est le cas également dans d’autres pays, les musées à Taiwan ont toujours été impliqués dans des débats politisés sur l’identité collective, reflétant et dessinant les contours des discours identitaires. Au cours des quatre décennies de Loi martiale, les musées ont servi au Kuomintang (KMT) de plateformes de propagande pour ancrer dans la population taiwanaise le mythe d’une « République de Chine » qui s’étendrait au continent chinois tout entier. À l’inverse, avec la démocratisation engagée à la fin des années 1980, les musées se sont fait l’écho d’un consensus croissant pour mettre en valeur le caractère distinct de l’histoire et de la culture taiwanaise, tout en reflétant le considérable pluralisme de la conscience identitaire populaire. Après 2000, cette tendance s’est accentuée sous le régime du Parti démocratique progressiste (DPP selon l’acronyme anglais), jusqu’en 2008 qui a vu le retour au pouvoir d’un KMT déterminé à réchauffer les liens avec la Chine. Cet article analyse dans quelle mesure l’approche plus accommodante du nouveau régime envers la Chine s’est poursuivie également sur le terrain des musées, et cherche à cerner si les événements qui ont eu lieu dans ce secteur, et plus largement dans la société taiwanaise, signifient que les musées ne sont plus, autant qu’ils le furent jadis, des outils manipulés par la politique culturelle officielle.