Ampère et ses promenades dans Rome

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2018

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Francis Claudon, « Ampère et ses promenades dans Rome », Revue de littérature comparée, ID : 10670/1.jwr7f6


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Jean-Jacques Ampère a fondé, avec Claude Fauriel et Frédéric Ozanam, la littérature comparée en France. Mais son nom manquait dans un précédent numéro de la RLC (295, juillet-septembre 2000) qui invitait à « Relire les comparatistes français ». Tous les trois ont eu un lien vivant avec l’Italie, tout particulièrement Ampère. Ce dernier a consacré trois gros ouvrages à Rome, son histoire, sa culture : La Grèce, Rome et Dante (1859), L’Histoire romaine à Rome (inachevé) , et L’Empire romain à Rome (posthume). Sainte-Beuve expliquait, dans les portraits consacrés à Ampère, qu’il a fondé le genre du tableau culturel. Ce qui signifie qu’il existe une façon médiane d’écrire l’étranger, façon qui évite le pittoresque (celle de Goethe), le catalogue (à la manière de Grigorovius), autant que le propos méditatif (comme ont fait Montesquieu ou C. J. Burckhardt). Ampère évite de décrire Rome pour mieux l’écrire. Il a d’ailleurs appelé « Portraits de Rome » le chapitre qu’il lui consacre dès son premier ouvrage. C’est assez dire qu’Ampère donne un autre contenu aux genres touristiques, historiques, archéologiques. Il en fait une synthèse, sur un ton toujours très allant qui est comme celui d’une excursion à travers les lieux, les livres et les hommes. Évoquer Ampère et ses « promenades » conduit directement au musée des racines culturelles européennes, ce qui est l’essence même de la littérature comparée telle que l’ont conçue ses fondateurs français.

J.-J. Ampère, with Claude Fauriel and Frédéric Ozanam, was the founder of comparative literature in France. But his name was omitted in a past issue of the RLC (295, juillet-septembre 2000) which induced the readers to “Relire les Comparatistes français [rediscover the French comparatists]”. The three of them had a living relationship to Italy, Ampère more particularly. The latter devoted three bulky books to Rome, its history and culture: La Grèce, Rome et Dante [Greece, Rome and Dante] (1859); L’Histoire romaine à Rome [Roman History in Rome, (unended) and L’Empire romain à Rome [The Roman Empire in Rome] (posthumous). Sainte-Beuve explained, in his portraits devoted to Ampère, that he had founded the genre of the cultural survey. Which means that there was an intermediate way of writing upon foreign countries which avoids the picturesque (Goethe’s way), the catalogue ( à la Grigorovius) as well as meditative considerations (as did Montesquieu or C.J. Burckhardt). Ampère avoided depicting Rome to write it better. He called “Portraits of Rome” the chapter he devoted to this city in his first book. This is ample evidence that Ampère gave a new substance to the genres, whether touristic, historical or archaelogical. He merges them, in his usual, alert style which looks like a trip among the places, books and men. Evoking Ampère and his “promenades” takes us directly to the museum of European cultural roots, which is the very essence of comparative literature as its French founders had conceived it.

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