Fictionnalisation du moi et figurisme prophétique dans les Réflexions édifiantes de Jacqueline-Aimée Brohon

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2016

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Jacqueline-Aimée Brohon (1731-1778), après de précoces essais littéraires tint, dans l’âge de la maturité, un journal de ses visions, que Pierre Pontard publia, grâce au soutien financier de la duchesse Bathilde d’Orléans. Comme Suzette Labrousse, J.-A. Brohon a souffert de l’annexion au courant illuministe que la critique lui a fait subir. Auguste Viatte, qui eut le mérite de proposer une histoire des mouvements illuministes et théosophiques à l’échelle européenne, faisant découvrir de nombreux auteurs, eut trop vite fait de ne voir en elle qu’une prophétesse exaltée . Il n’a pas compris qu’elle était en réalité, dans les années 1770, une des rares survivantes de la tradition mystique du grand siècle, de cette turba magna qu’a minutieusement décrite Henri Bremond dans son Histoire littéraire du sentiment religieux. Elle est une représentante de la spiritualité cordiale, dont Marguerite-Marie Alacoque est l’emblème, et dont la fortune est au XVIIIe siècle déjà considérable. Mais elle ne se contente pas de mettre ses pas dans ceux de célèbres devanciers ; elle innove, en particulier dans l’ordre de la fiction. Car les récits qui détaillent ses visions procèdent selon un processus de fictionnalisation du moi, qui tient à la fois du dédoublement, de la sublimation et de la projection fantasmatique. Son prophétisme ne consiste pas essentiellement dans des prédictions, mais dans une herméneutique biblique, dite figuriste, qui cherche à tirer des Écritures une application au contexte social du temps présent.

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