Les écarts de rémunération au recrutement des femmes et des hommes : une investigation en entreprise

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L’étude apporte de nouveaux faits stylisés sur les écarts de salaires femmes-hommes à partirdes données individuelles de rémunération d’un grand établissement public financier français,la Caisse des Dépôts et Consignation. L’écart des rémunérations moyennes entre les femmeset les hommes y est de 21,1 % en 2019, ce qui est proche de la moyenne nationale. Les quatrecinquièmes de cet écart existent dès l’embauche, où il est de 16,9 %. Nous mettons en œuvredes décompositions statistiques des salaires à l’embauche sur une base de données couvrantde façon exhaustive trois années de recrutement qui décrit de façon fine les caractéristiquesdu poste de travail et celles des personnes. Nous mettons en évidence le rôle prépondérantdes filières d’emploi. Un petit nombre de filières en tension, le numérique, les métiers del’audit et de la gestion des risques, les métiers de l’investissement et des marchés financiers,sont à la fois les plus masculines et les plus rémunératrices. La position hiérarchique joue elleaussi, du fait de la plus grande représentation des femmes dans les catégories B et C, moinsrémunératrices que la catégorie A. Enfin, le statut du collaborateur contribue lui aussi à cetétat de fait, les femmes étant plus nombreuses que les hommes dans le secteur public, où lessalaires sont plus faibles. Les écarts de rémunérations femmes-hommes semblent ainsiimposés de l’extérieur à l’entreprise par des forces de marché et par des effets de structure.En passant en revue chacune des étapes de la formation des salaires lors du recrutement,nous analysons plusieurs sources de biais potentiels entre les femmes et les hommes dans lanégociation des rémunérations individuelles.

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