Bioéthique et droits des femmes en Tunisie : sexualité, procréation et liberté

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2023

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Salwa Hamrouni, « Bioéthique et droits des femmes en Tunisie : sexualité, procréation et liberté », Maghreb - Machrek, ID : 10670/1.jyqlkh


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Les acquis juridiques en matière de libertés individuelles et d’égalité entre les hommes et les femmes sont loin de clore le débat sur la sexualité, l’enfantement, les rapports familiaux et la santé physique et mentale de la femme. Le corps des femmes reste au cœur des préoccupations sociales, notamment sur la sexualité et la reproduction. Il est parfois objet de la science mais il est surtout le symbole de toutes les transgressions sociales. La légalisation de la contraception et de l’avortement dans la Tunisie post-indépendante est aussi liée à une politique démographique et à un certain féminisme d’État. Cependant, les défis rencontrés par ces acquis expriment cette quête identitaire et cette volonté de donner à la société un droit de regard sur la décision de donner la vie. D’un autre côté et devant le désir de l’enfantement, la médecine tunisienne a précédé le droit pour aider les couples à procréer. C’est alors l’intervention du législateur avec la loi relative à la médecine de la reproduction. Les conditions d’accès à la procréation, restent totalement déterminées par les interdits sociaux culturels : la condition du mariage, l’interdiction des donneurs et des mères porteuses en sont des exemples. La filiation reste enfin un moyen de pression sur les femmes/mères victimes avec leurs enfants de perceptions sociales les réduisant à leurs généalogies. Il s’agit ici de questionner la cohérence d’abord entre les différents textes juridiques mais aussi entre les choix législatifs et la perception sociale du corps en général et du corps féminin en particulier.

Legal achievements in terms of individual freedoms and equality between men and women are far from closing the debate on sexuality, childbirth, family relations and women’s physical and mental health. The body of women remains at the heart of social concerns, especially with regard to sexuality and reproduction. It is sometimes the object of science but above all, it is the symbol of all social transgressions. The legalization of contraception and abortion in post-independent Tunisia is also related to population policy and to a particular State feminism. Nevertheless, the challenges faced by these achievements express this quest for identity and the willingness to give society a say in the decision to give birth. On the other hand, with regard to the desire for childbirth, Tunisian medicine preceded the law in order to help couples procreate. It is therefore the intervention of legislation with the law related to reproductive medicine. The conditions of access to procreation remain totally determined by socio-cultural prohibitions: the condition of marriage, the prohibition of donors and surrogate mothers are among the examples. Parentage finally remains a means of pressure exerted on women / mothers who, together with their children, are victims of social perceptions reducing them to their genealogies. This article examines the consistence between the various legal texts and the legislative choices vs. the social perception of the body in general and the female body in particular.

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