« Darwin avait raison » : impact de la bioturbation sur la formation des sites archéologiques

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24 octobre 2022

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Clément Recq, « « Darwin avait raison » : impact de la bioturbation sur la formation des sites archéologiques », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.jz4jeg


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Le temps qui sépare deux courts moments d’occupation d’un lieu, le premier par des sociétés anciennes, le second par l’opération archéologique, constitue la majeure partie de l’histoire des gisements que l’on étudie, alors qu’il n’occupe bien souvent que peu d’espace dans nos représentations mentales. A la suite des réflexions développées par Darwin, qui mettaient en avant les grandes conséquences de l’addition de petites actions imperceptibles dans l’histoire, nous allons présenter le poids des organismes, et notamment de la faune du sol, dans la formation des sites archéologiques et des paysages. Le sol est à la fois un milieu vivant et la matrice des artefacts et structures archéologiques. Les lombriciens participent majoritairement à la remontée de terre fine sous la forme de déjections (turricules) et on estime entre 0.3 et 0.6 cm/an-1 de sédiment redéposé en surface. Ainsi, sans changement de volume global, un profil de sol stable connait une redistribution verticale de ces constituants et tend vers une homogénéisation de sa matrice. En contexte archéologique le rôle prépondérant de la bioturbation dans l’enfouissement, le brassage et la pseudo-stratification des assemblages de vestiges a parfois été évoqué. Il s’agit pourtant d’un aspect de l’histoire des gisements qui n’est presque jamais étudié. Trois bacs expérimentaux d’une composition identique ont été construit. Deux pseudo-niveaux archéologiques composé de silicites débitées expérimentalement et facilement discriminable ont été disposé à 30 cm de profondeur (N1) et en surface (N2). Ils sont composés de supports laminaires disposés avec la même orientation, et accompagnés de différentes fractions granulométriques de déchets de taille. Environ 150 individus de différentes espèces de vers de terre ont été introduit dans chaque bac. L’expérimentation, d’une durée prévue de 9 années, verra la fouille intégrale d’un bac tous les 3 ans. Nous présenterons les premiers résultats de cette expérimentation, en les comparant avec des observations et résultats issues d’opération archéologiques dans différents contextes. L’enfouissement des vestiges par la bioturbation amène une perturbation dans leur répartition spatiale et participe paradoxalement à améliorer leur préservation en les soustrayant à l’érosion de surface.

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